Valparaíso, ou comment conjurer le sort

18 - 22 Juillet 2016

 

C'est sûrement très bête mais 4 ans après, la mésaventure de Simon et Maud (que de jeunes gens avaient délesté d'un sac à main, d'une clé USB et d'une paire de lunettes...) m'a fait appréhender cette ville. Pourtant elle a plutôt bonne réputation, et son esthétique n'est plus à prouver.

Nous habitons chez Isaac, dans un grand appartement où il loue principalement les chambres au semestre pour les étudiants (très nombreux ici), sauf pendant les vacances, où il les loue aux gens de passage comme nous. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'Isaac est très sympa : le soir de notre arrivée, il vient nous chercher en voiture au terminal de bus, et en trois jours ils nous cuisine un repas chilien, nous présente à ses amis, nous emmène dans un bar et nous fait profiter de ses talents de barman en nous faisant des Pisco Sour.

On se plaît bien ici dès notre arrivée. Déjà : il fait froid ! Ensuite, la population de la ville est très éclectique : touristes, chiliens huppés ou moins huppés, hippies et...chiens errants (par dizaines dans les rues), qui nous accompagnent de temps en temps lors de nos balades. Enfin, l'architecture de la ville est très surprenante, les murs sont tous recouverts de fresques ou de tags souvent chargés de messages politiques ou sociaux.

La ville est composée de plusieurs collines (les "cerros"), les plus touristiques étant les cerros Alegre, Bellavista et Concepción, que l'on parcourt soit à pied, soit parfois à l'aide des ascensores (des funiculaires, souvent vétustes, normalement en cours de rénovation). Malgré son classement au patrimoine mondial de l'UNESCO, et les retombées économiques qui en découlent, les installations de la ville restent très vétustes. Les chiliens sont convaincus que l'argent de l'UNESCO est détourné dans les poches des politiques... Ces installations précaires, la proximité de forêts tout autour et les vents incessants venant de l'océan Pacifique font de "Valpo" une excellente candidate aux incendies, relativement fréquents, en particulier bien sûr dans les quartiers les plus pauvres. En Avril 2014, un incendie monstrueux avait ravagé la ville, laissant 10000 personnes sans domicile. Le maire de l'époque, Jorge Castro, avait répondu à un sinistré en colère "Je vous ai invité, moi, à vivre ici ?", ce qui n'avait pas manqué d'attiser les braises entre la population et la classe dirigeante. Cette phrase est désormais fameuse et orne désormais le mur d'un des quartiers les plus touristiques de la ville.

Il y a les incendies d'une part, et les tremblements de terre d'autre part. En Septembre 2015, un tremblement de terre très violent avait une fois de plus commis d'immenses dégats dans la ville. Chaque porteño (les habitants de Valparaíso) se souvient de ce séisme, survenu en plein milieu de la nuit. 

Parc culturel de Valparaíso

"We are not hippies...

we are happies"

Mario Saavedra, peintre

 

La vue depuis chez Isaac avec...

...et sans le brouillard

Isaac